Comment parler de sexting avec les jeunes?

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Les jeunes qui envoient parfois des nudes ne sont pas toujours conscient.e.s des risques. Et celles et ceux qui reçoivent une photo à caractère sexuel ne savent pas forcément que la partager n’est pas acceptable. Il est donc primordial de parler ouvertement du sexting, et ce préventivement. Découvrez comment aborder ce genre de discussion et ce qu’il est opportun de communiquer aux jeunes.

Parler de sexting : les bases

Informez-vous

Cherchez pourquoi les jeunes sextent, quels sont les points positifs et les risques du sexting. Essayez aussi d’utiliser le bon vocabulaire: souvent, les jeunes ne parlent pas de sexting, mais « d’envoyer des nudes ». Vous trouverez déjà une mine d’informations dans notre dossier sur le sexting.

Soyez le premier ou la première à en parler

N’attendez pas que les jeunes viennent vous voir avec des questions car si vous n’avez encore jamais abordé le sujet avec eux, la probabilité est faible qu’ils se confient à vous. Trouvez ainsi un moment spontané pour entamer vous-même la discussion, quand par exemple les élèves reçoivent leur premier smartphone.

Vous pouvez aussi embrayer sur un article que vous avez lu dans le journal, un programme TV ou un incident à l’école. Essayez par ailleurs de ne pas vous en tenir à une unique discussion, mais abordez (brièvement) régulièrement le thème.

Ne dites pas que c’est interdit

Le sexting fait partie de l’univers de bon nombre de jeunes; il n’est certainement pas anormal et n’est pas non plus forcément problématique. Interdire le sexting n’est dès lors pas une bonne idée. Faites plutôt preuve de compréhension: les jeunes seront ainsi plus enclin à vous approcher en cas de questions ou de problèmes. 

Ne noircissez pas le tableau

Ne semez pas la panique en reprenant dans les médias des histoires à sensations qui se sont mal terminées. Quand les jeunes le pratiquent de manière réfléchie, le sexting n’est dans la plupart des cas pas problématique.

Proposez de l’aide et des solutions

Veillez à ce que les jeunes aient quelqu’un à qui s’adresser si le sexting devait malgré tout déraper. Qu’il soit clair que cette personne de contact peut être vous ou un.e autre adulte en qui le ou la jeune a confiance, et faites aussi référence à des organisations telles Child Focus ou Écoute-Enfants

Child Focus t’aide à trouver ta personne de confiance, cette personne s’appelle MAX. As-tu un MAX? Tu n’en as pas? Ce n’est pas grave, ou t’expliques comment à www.chacunsonmax.be.

5 thèmes incontournables

Le consentement est important dans toute forme de comportement sexuel, et donc aussi dans le sexting. On ne peut jamais forcer une personne à faire des choses qu’elle ne veut pas faire. Inversement, on a aussi toujours le droit de dire non.

Les jeunes victimes d’un nude qui a fuité peuvent penser que c’est de leur faute, une impression qui est souvent véhiculée par les autres. C’est ce qu’on appelle le victim blaming. Expliquez que c’est toujours la personne qui diffuse les photos qui est en tort.

​​​​​​Les filles sont plus vite critiquées que les garçons quand elles sextent ou quand un nude fuite. Expliquez bien que ce jugement différent est inacceptable et que le sexting est tout aussi normal pour les filles que pour les garçons. Child Focus a créé, Sextoooh, un outil qui traite de la question du sexting et des stéréotypes de genre.

Et si, tu reçois un nude qui a fuité? Certain.e.s jeunes ne feront rien, d’autres partageront peut-être la photo à leur tour. En tant que témoin, on peut aussi choisir d’interpeller la personne qui partage la photo par rapport à son comportement. C’est même très important si l’on veut limiter les répercussions pour la victime.

Quand le sexting se pratique dans un cadre sûr, les risques sont nettement moindres et l’expérience peut s’avérer très positive. Discutez donc du 'safe sexting' avec les jeunes plutôt que de dire des choses comme ‘il vaut mieux ne pas le faire’.

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Published on 11 July 2022